Communiqué de l’association

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Le 20 novembre 2020, les associations adhérentes d’AJIR (Association Justice Information, Réparation) ont adressé le communiqué suivant à l’AFP suite aux propos de M. A CHIKI chargé de mission auprès du Président algérien.

Le Directeur des archives nationales algériennes vient de déclarer lors d’une interview à la revue de l’armée El-Djeich que selon les autorités algériennes « certains dossiers sont hors de discussion tel que le sujet des Harki ».


La mission confiée par le Président de la République, Emmanuel Macron, à l’historien Benjamin Stora d’établir un rapport en vue d’apaiser les relations franco algériennes avec son homologue algérien Abdelmajid Chikhi, ne peut aboutir sereinement avec des oukases de l’une des parties !


Mr Chikhi, gardien du temple de l’histoire officielle algérienne, n’est pas en droit d’imposer  des préalables à des discussions. L’histoire ne s’écrit pas à la convenance des uns ou des autres, mais à partir de faits, de tous les faits. Le non-respect des accords d’Evian et ses suites tragiques, dont le massacre de dizaines voire une centaine de milliers de personnes liées à la France, sont des faits que personne ne peut nier. Oser dire  que « les Harkis ont quitté l’Algérie de leur plein gré » lorsqu’on sait que des dizaines de milliers d’entre eux ont été emprisonnés, torturés ou massacrés après le cessez le feu est une insulte à la vérité. 


Les Harkis et leurs familles s’indignent du silence assourdissant tant de la Présidence française que de son chargé de mission face à des déclarations algériennes qui vont à l’encontre d’une volonté de vérité et de réconciliation.


Les harkis, leurs familles et leurs amis seront vigilants à ne pas être une nouvelle fois les victimes de tractations franco-algériennes basées sur le mensonge.


Près de 60 ans après la fin de la guerre, il serait  temps que l’Algérie porte un regard critique sur tous les aspects de son histoire y compris le massacre de messalistes, de Harkis et de Pieds Noirs. Les vérités que l’on tait deviennent vénéneuses disait Nietzsche. Souhaitons qu’elles n’empoisonnent plus l’avenir.