Sarkozy : « nos ancêtres étaient les Gaulois » et aussi « les tirailleurs musulmans »
À Perpignan, l’ex-président a rendu hommage aux harkis à Perpignan, près du camp de Rivesaltes où ont été parqués de nombreux harkis après la guerre d’Algérie.
Source AFP
Modifié le 25/09/2016 à 09:35 – Publié le 24/09/2016 à 19:48 | Le Point.fr
Nicolas Sarkozy, candidat à la primaire de la droite, a précisé sa déclaration sur les « ancêtres gaulois » contestée depuis quelques jours. « Nos ancêtres étaient les Gaulois, ils étaient aussi les rois de France, les Lumières, Napoléon, les grands républicains », a lancé à Perpignan l’ex-président pour explique ses propos de Franconville (Val-d’Oise) qui avaient fait polémique. « Nos ancêtres étaient aussi les soldats de la Légion étrangère qui se battaient à Camerone et les tirailleurs sénégalais », a-t-il martelé devant plusieurs milliers de militants réunis au Palais des congrès de Perpignan. « Nos ancêtres étaient les troupes coloniales mortes au chemin des dames lors de la Première Guerre mondiale, les tirailleurs musulmans morts à Monte Cassino », a insisté l’ancien président de la République, en référence au mont d’Italie où les Alliés ont livré plusieurs batailles contre les Allemands en 1944.
« Le drame des harkis est celui de toute la France »
En meeting lundi à Franconville (Val-d’Oise), Nicolas Sarkozy avait affirmé que « nous ne nous contenterons plus d’une intégration qui ne marche plus, nous exigerons l’assimilation. Dès que vous devenez français, vos ancêtres sont gaulois. » Ces déclarations avaient provoqué un tollé à droite comme à gauche. À Perpignan, non loin du camp de Rivesaltes (Pyrénées-Orientales) où ont été parqués de nombreux harkis après la guerre d’Algérie, Sarkozy a également rendu un hommage à ces Algériens anciens supplétifs de l’armée française, dont il avait rencontré des représentants dans l’après-midi. « Le drame des harkis est celui de toute la France. […] Une tache de sang indélébile reste sur notre drapeau », a-t-il dit.
La France ? « Pas le fruit du hasard
« À travers les harkis, c’est tout notre roman national qui s’écrit : celui des femmes et des hommes du monde entier qui ont adopté la France, ses valeurs, sa nation. Parmi eux, une place privilégiée est faite aux Français musulmans morts pour notre liberté et notre drapeau », a-t-il ajouté, voyant dans les harkis la preuve que « la France n’est pas le fruit du hasard », mais « de la volonté ». « La France est la mère adoptive de tous ceux qui veulent l’aimer. Elle ne regarde pas l’arbre généalogique », a-t-il lancé sous des tonnerres d’applaudissements.
Lors d’une table ronde avec des représentants d’associations harkies au Centre de documentation de la présence française en Algérie à Perpignan, Nicolas Sarkozy avait auparavant estimé que les harkis, eux aussi, avaient pour ancêtres les Gaulois. « Pour moi, les harkis, à la minute où ils sont français, leurs ancêtres sont les Gaulois, pas leurs ancêtres biologiques évidemment », a-t-il dit. « À la minute où on devient français, ce sont nos ancêtres collectifs, au sens du roman national. »