Un hommage particulièrement émouvant a été rendu au regretté R. Kheliff lors des rencontres d’AJIR à Saint Priest près de Lyon, presque à l’endroit où il a longtemps vécu et terminé ses jours. Ci-dessous le texte de cet hommage …
Né en 1933 en Kabylie, ancien enfant de troupe, ce fils d’officier français s’engagea en 1951 (à 18 ans) pour combattre pour la France en Indochine pour servir sa mère-patrie la France, à laquelle il vouait un attachement indéfectible. Blessé et fait prisonnier à Dien Bien Phu, il rentre en Métropole en 1954 et repart bientôt pour l’Algérie où il servira comme officier jusqu’en 1962. Il est décédé le 3 novembre 2003. Il n’avait que 70 ans. Il était le créateur et le président de l’Union nationale des Anciens combattants français musulmans. Dès sa mise à la retraite de l’armée, il s’était consacré à la défense des droits de ses camarades de combat français musulmans, souvent désarmés, devant une administration tatillonne et ingrate.
Mais, c’est en Algérie, le 05 juillet à Oran, qu’il va inscrire son nom dans l’Histoire (avec un grand H) de la guerre d’Algérie.
Désobéissant aux ordres de son général commandant, il va, à la tête de sa compagnie, se porter au secours de centaines d’européens et musulmans que l’armée algérienne s’apprêtait à plonger dans un bain de sang.
Ce jour-là, en sauvant ces femmes et ces hommes, il sauva une parcelle de l’Honneur de la France.
Tel était l’officier KHELIFF, un homme plein de courage, d’audace et de fidélité.
Il a été présent jusqu’à son dernier souffle aux côtés des anciens combattants et Harkis qu’il a défendus de toutes ses forces. Il dénonçait sans cesse la trahison de l’Etat et n’hésitait pas à intervenir aux plus hauts niveaux pour apaiser leurs souffrances. Il avait tenu à organiser lui-même la 1ère journée Nationale du 25 septembre à Lyon en hommage à leur tragique destin.
Ce fut une réussite mémorable à laquelle, épuisé, il n’avait pu assister.
Il avait réussi à obtenir du président de la République que le « 25 septembre » soit célébré tous les ans sur tout le territoire.
Rabah Kheliff était commandeur de la Légion d’honneur et de l’Ordre national du Mérite.
Profondément croyant, il avait été un des fondateurs de la grande mosquée de Lyon dont il assurait la présidence et l’indépendance dans un cadre intégralement français. Il disait à qui voulait l’entendre qu’il était français d’abord et musulman ensuite, et s’opposait à tous ceux qui, sous prétexte de double nationalité, se considèrent chez nous en simple subsistance.
« Nous, les Patriotes Français de souche nord-africaine, disait-il, aimons trop la France pour permettre à quiconque de l’insulter ou de cracher sur son drapeau pour lequel nous avons versé tant de sang, donné notre jeunesse et la vie de beaucoup des nôtres. »
Rabah KELIFF nous a légué un héritage inestimable, il nous a tracé une voie : Celle de l’Honneur, de la Fraternité et du vivre-ensemble Républicain.
Le Capitaine Rabah KHELIFF restera à jamais dans nos mémoires.
Voir son intervention dans un débat télévisé au sujet des Harkis :
1 minute seulement d’intervention, à partir de la 6e minute du film, où l’essentiel est dit par Rabah KHELIFF